Le titre du livre de Snowden en version française “Mémoires vives” est trompeur et devrait plutôt être “Archive permanente”, car c’est de cela qu’il s’agit d’enregistrement continu de chacun d’entre nous.
Mais auparavant, il faut tirer son chapeau et s’incliner devant Edward Snowden qui pour des raisons d’éthiques, de morale, de valeurs de liberté et de démocratie a dénoncé le système et paie jusqu’à ce jour le prix en se retrouvant en exil à Moscou depuis 6 ans maintenant. Chapeau Ed, pas beaucoup pourraient en faire de même !
C’est un témoignage exceptionnel que Snowden nous présente dans ce livre autobiographique, il explique les raisons qui l’ont poussé en 2013 à transmettre des dizaines de documents secrets à plusieurs médias, révélant au passage l’existence d’un système de surveillance mondiale des communications et d’internet opérée par la NSA.
Snowden a travaillé 7 ans avec la NSA:
Durant ces 7 ans, j’ai pu participer au changement le plus important de l’espionnage américain – le passage de la surveillance ciblées a la surveillance de masse de populations entières.
Grace a la déduplication et aux progrès réalisés en matière de stockage, la NSA pouvait conserver des renseignements bc plus longtemps qu‘auparavant, aujourd’hui elle doit être en mesure de les conserver pendant plusieurs dizaines d’années.
Cette rationalisation répondait au vœu le plus cher du service secret: la permanence, c-a-d stocker une fois pour toutes et a jamais l’ensemble des fichiers afin de constituer une mémoire parfaite: une archive permanente.
Tout a commencé le 11 septembre 2011 mais ….
Au terme d’une décennie de surveillance de masse, l’informatique a prouvé qu’elle servait davantage à brider la liberté qu’a lutter contre le terrorisme.
Une fois que l’omniprésence de la collecte serait associée à la permanence de l’archivage, les gouvernements n’aurait pas qu’a choisir une personne ou un groupe pour les accuser et chercher les preuves opportunes- tout comme je le faisais, quand je cherchais dans les fichiers de l’ agence.
Nos appareils, téléphones portables et ordinateurs, font tous office d’agents recenseurs miniatures que nous transportons sur nous ou dans notre sac a dos, des agents recenseurs qui se souviennent de tout et ne pardonnent rien.
Oui l’internet d’antan (fin du 20iéme siècle , il n’y a pas très longtemps! ) n’est plus malheureusement l’internet d’aujourd’hui
Le Web creative s’est effondré et une multitude de sites magnifiques, singuliers et pas toujours facile à gérer ont fermé.
Leur maintenance était laborieuse alors les gens les ont remplacés par une page Facebook ou un compte Gmail, plus commodes.
Tout se passait comme s’ils en étaient les propriétaires alors que ce n’était pas le cas. Peu d’entre nous l’ont réalisé à l’époque, et pourtant, plus rien de ce que nous allions partager ne nous appartiendrait. Ceux qui avaient remplacé les acteurs de l’e-commerce qui avaient fait faillite parce qu’ils n’avaient pas quoi nous vendre sciemment trouve un nouveau produit. Ce nouveau produit c’était nous.
Ce qui est terrible en refermant ce livre c’est qu’aujourd’hui rien n’a changé et c’est même pire, Google, Facebook, Amazon nous volent nos informations les plus intimes sans que nous ayons la force et les moyens de stopper cela. Nos informations leur appartiennent plus qu’à nous, regardez le “cloud” (quel beau mot qui fait rêver alors que ces serveurs sont enfoncés sous terre), le cloud ce sont vos photos et qui ne vous appartiennent plus !
« Permanent Record » un must à lire, merci Ed, bon courage, un jour peut être la liberté reprendra le dessus aux États Unis et
tu seras libre. Un leurre peut être, mais un espoir car tout dépend de nous, des jeunes surtout, il suffit de mettre un cross sur Facebook pour que nous puissions revenir au web d’antan. Ce sera le printemps informatique.
PS: Je terminerai avec la question Snowden.
Question: est ce que vous préféreriez laisser vos collègues trainer seuls ds votre maison pendant 1 h ou leur donner accès a votre téléphone ne serait ce que 10 minutes ?