Ligne de front à l’horizon

 surréalisme, usure, et ligne de front à l’horizon 

Ce matin je suis allé  sur la promenade du bord de mer à Haifa pour prendre l’air comme on dit mais surtout me mettre un peu d’oxygène dans la cervelle pour essayer de voir plus clair après 50 jours de guerre. La promenade longue de 2 km qui longe le littoral était sens dessus dessous après les vents violents et pluies de ces derniers jours, envahie par les pierres et le sable remontant. Tiens me suis-je dit, il n’y pas que moi , Mère Nature elle aussi est dans un état de choc, comme nous le sommes tous depuis 50 jours et chaque jour encore plus.

J’y ai croisé un militaire, l’unique militaire sur ce bord de mer, il me donnait le dos, il regardait au loin la mer agitee, les vagues qui se fracassaient, il n’y avait plus d’espace entre la promenade et la mer, les vagues ont tout envahi, parasols, bancs, cafés et matériaux, il faisait un temps difficile à définir, nuageux et quelques éclaircies de soleil. Et ce militaire, grand de taille, qui semblait pris par des considerations militaires comme si il préparait un plan d’attaque face aux vagues et qui se retournait brusquement comme si le plan ne lui convenait point. Je ne suis pas le seul donc à avoir du mal à essayer de contenir et analyser cette nouvelle réalité que nous voyons, vivons mais n’arrivons pas à comprendre.

C’est comme si sorti des tunnels du plus profond de la terre, le Hamas nous a assommé d’un coup de massue immesurable qui nous a fait sombrer nous aussi en Israel au plus profond de la terre. Nous ne voyons plus l’horizon, nous sommes à la recherche du logique, du concret, le stable et tout n’est plus qu’illogismes, abstrait, et instable autour de nous. Cela explique pourquoi j’ai voulu et moi et le Soldat Inconnu voir l’horizon , retrouver la ligne au dessus des profondeurs, cette ligne horizontale qui nous permettra de mieux nous situer et nous redonneras espoir. Espoir dis-je ? Mais tout semble ,après 50 jours de guerre, surréaliste, et ce malgré l’accalmie provisoire, la liberation au compte gouttes des bébés et enfants otages, malgré  …. malgré ….  > l’usure est là , pour tous israéliens et palestiniens, nous n’étions guère habitues à une guerre si longue, si bouleversante, si fracassante.  C’est cette usure qui nous laisse entrevoir un cessez le feu de longue durée, les problèmes ne seront pas réglés pour autant mais comme dit le proverbe le combat cessa faute de combattants. Tous ont besoin d’OXYGENE! 

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