Un été avec ….. Homère

L’été se fait attendre à Montréal, le 21 juin semble encore loin, donc cet été tant désiré je l’ai devancé avec la lecture d’ « Un été avec Homère » de Sylvain Tesson.
Homére c’est l’Iliade et l’Odyssée, treize mille vers donc la lecture intégrale du poème me semble impossible pour les humains comme vous et moi et réservée aux dieux de la littérature si il en existent.

De l’Iliade et l’Odyssée je ne me souvenais que du titre, mais grâce à l’auteur j’ai retrouvé avec la guerre de Troie, Achille, Ulysse, Hector, la belle Hélène et tant d’autres héros et dieux grecs.

L’Iliade, c’est la folie destructrice des hommes, ce n’est, dit Tesson avec raison ‎״ni l’amour, ni la bonté qui mènent le monde mais la colère״
L’Odyssée, c’est un homme Ulysse qui échappe à la frénésie collective et renoue avec sa condition de mortel, libre et digne. C’est le repos du guerrier, le retour au bercail.

Tout d’abord, il me semble que c’est l’un des roman-poéme les plus vieux du monde, 2700 ans dejá et Homère nous prouve que depuis, même s’il a changé de costume, l’homme est toujours le même personnage, un animal, parfois misérable parfois grandiose, médiocre ou sublime. Rien ne change, rien n’a changé malgré l’internet et l’intelligence artificielle. Et je suis à la fois épaté et ahuri par Homére qui a su nous exposer il y a 2700 ans ״l’homme״ sous ses differentes facettes.

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Message d’Homére pour les temps actuels: la civilisation c’est quand on a tout à perdre; la barbarie quand ils ont tout à gagner. Les Grecs contre les Troyens, Daesh contre l’Occident ect…
Le temps de la guerre n’est pas pour Homère un temps d’exception, il n’est que le révélateur de la constante proximité de la mort qui toujours menace les hommes éphémères.

Je n’ai donc lu de l’Illiade et l’Odyssée que les citations que Sylvain Tesson a bien voulu nous fournir dans son livre mais j’ai vécu et ressenti l’âme du roman.
L’Iliade et l’Odyssée ont certes pour nous une valeur documentaire, mais on trouve en Homère un historien, un géographe, un philosophe, un anthrapologue, un homme d’analyse, le fondateur de la littérature descriptive, bref un divin.

Pour ceux qui comme moi ne pourront se lancer dans la lecture de l’Illiade et l’Odyssée, Sylvain Tesson nous ouvre une fenêtre sur ce monde de la Grece Antique, donc je conseillerais de lire un été avec Homére et pour les plus paresseux d’écouter sur France Inter les differents postcads
https://www.franceinter.fr/emissions/un-ete-avec-homere
de Sylvain Tesson qui ont précedé l’écriture du livre.

— Ô femme, nous sommes tous deux rassasiés d’épreuves,
toi tu attendais en pleurant mon retour,
et moi, Zeus et les autres Dieux me retenaient dans la souffrance, loin de la terre de mes reves.
Maintenant que nous avons retrouvé notre lit, il te faudra veiller sur les richesses qui me restent pour compenser les bêtes que ces arrogants m’ont prises,
j’irai faire razzia, et les Grecs m’en donneront d’autres, jusqu’à ce que j’aie à nouveau mes étables remplies, Mais d’abord il me faut aller à mon verger pour voir mon noble père qui se ronge en mon abscence.

ODYSSEE XXIII

« Ainsi les Dieux n’accordent pas toutes les qualités, beauté, intelligence et éloquence à un seul homme à un même homme:un tel se trouve être, en effet, d’un médiocre visage, mais un dieu orne ses paroles de beauté;chacun le regard avec joie, il discourt avec assurance et une douce modestie, il brille dans la foule et, s’il va par la ville, il est admiré comme un dieu. Un autre, de visage, est comparable aux immortels, mais nulle grâce ne couronne ce qu’il dit. » 

ODYSSEE VIII

Telles les races des feuilles, telles les races des hommes:
tantot tombant sous le vent, tantôt s’accroissant innombrables,
sous la poussée des forets, quand survient la saison printanière ;
ainsi, des générations: l’une croît et l’autre s’efface.

ILIADE VI

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