Lectures d’étè, lectures de guerre ou lectures de fuite

Lectures d’étè, lectures de guerre ou lectures de fuite, je ne sais comment nommer mes lectures actuelles, cette année l’été ne se fait pas trop ressentir, la guerre a étè trop longue et je n’ai pas reussi à fuir avec mes lectures.
J’avais choisi pourtant deux canons de la litterature contemporaine, Laura Kasischke (dur à prononcer! dites kasischki tout simplement) avec son premier roman « a  suspicious river » et le goncourt 2012 « Le sermon sur la chute de Rome » de Jerome Ferrari.

Les deux auteurs sont des poétes sans aucun doute, mais Laura aprés m’avoir émerveillé dans le premier chapitre d’environ 100 pages où on se sent concerné et témoin de l’histoire, m’a tout simplement deçu dans la suite et j’ai cru que le livre avait étè ecrit dans le but d’en faire un thriller hollywoodien. Décevant mais je continerai à chercher ses livres car je sens une main d’artiste.

Je me croyais assez pale et mince pour être jolie, mais trop pale et trop mince pour être belle.

La guerre se poursuivant, j’ai lu « Le sermon sur la chute de Rome » en espérant la chute du Hamas mais Gaza n’est pas Rome et Rome n’est pas Jerusalem.

Les mondes passent, en vérité, l’un aprés l’autre, des ténèbres aux ténèbres, et leur succession ne signifie peut-être rien.

Il fallait maintenant offrir à un monde disparu le tribut de symboles qu’il réclamait pour s’effacer definitivement et laisser enfin sa place au monde nouveau.

Tout est la, les ténèbres des terroristes, les ténèbres des souterrains creusés á Gaza, les ténèbres de la guerre. Finalement ce livre convenait à l’ambiance des destructions aux alentours et à ma souffrance suite aux 64 jeunes soldats tombés au combat, bêtement, pour la guerre.

Il écoutait sans rien dire les mensonges de l׳évangéliste car il savait ce qu’était une apocalypse et il savait qu’à la fin du monde le ciel ne s’ouvrait pas, qu’il n’y avait ni cavaliers ni trompettes ni nombre de la bête, aucun monstre, mais seulement le silence, si bien qu’on pouvait croire qu’il ne s’était rien passé. Non, rien ne s’était passé, les années coulaient comme du sable, et rien ne se passait encore et ce rien étendait sur toute chose la puissance de son régne aveugle, un règne mortel et sans partage dont nul ne pouvait plus dire quand il avait commencé.

Le poéte, le psychologue et le philosophe se rejoignent sous la plume de Jerome Ferrari,une phrase c’est plus de 200 mots ou 1000 caractères, virgules comprises. Une pluie de virgules, et le resultat est une noblesse de l’écriture chez Jerome.

Voici quelques citations qui m’ont touché sur la fin du monde, la philosophie, l’université et la mutation present-futur, les imbeciles. 
En fermant le livre, la guerre a aussi pris fin, heureusement car les ténèbres du mal  ont été si fortes dans la lumiere de l’été 2014.

Comme si le fait d’étudier la philosophie leur conférait le privilége de comprendre l’essence d’un monde dans lequel le commun des mortels se contentait bêtement de vivre.

Et c’est ainsi qu’au nom d’un avenir aussi inconsistant que la brume, il se privait de présent, comme il arrive si souvent, il est vrai, avec les hommes.

L’Université n’était pour lui qu’une étape nécessaire mais insignifiante sur un chemin qui devait le mener vers la consécration des plateaux de télévision où il avilirait publiquement, en compagnie de ses semblables, le nom de la philosophie, sous l’oeil attendri de journalistes incultes et ravis, car le journalisme et le commerce tenaient maintenant lieu de pensée.

Il faut lutter pour ne pas devenir inerte soi-meme et se laisser engloutir comme par des sables mouvants

L’enfance l’a marqué d’un sceau cruel dont rien ne pourra le liberer.

A moins qu’il ne fut au fond un imbécile qui se réjouissait d’avoir rencontré un autre imbecile avec lequel il pouvait proférer à son aise toutes sortes d’imbécillités. 

Peut être a-t-il gardé en lui la conviction profonde que ce monde est mauvais et ne mérite pas que l’on verse des larmes sur sa fin. Oui, le monde est rempli des ténèbres du mal, il le croit toujours, mais il sait aujourd’hui qu’aucun esprit ne les anime, qui porterait atteinte à l’unité du Dieu eternel, car les ténèbres ne sont que l’abscence de lumière, de même que le mal indique seulement la trace du retrait de Dieu hors du monde …

Oui, le monde est rempli des ténèbres du mal, Laura Kasischke et Jerome Ferrari m’ont convaincu.

Note 6/10 sur l’echelle RG pour A suspicious river et 8/10 sur l’echelle RG pour le sermon sur la chute de Rome

1 Responses to Lectures d’étè, lectures de guerre ou lectures de fuite

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